Pendant ce confinement, j’ai eu une brusque envie de retourner au dessin. Sentir l’odeur des pastels et des crayons, ressentir les traits sur le papier, autant de sensations qui me manquaient et qui m’ont fait du bien.

Trouver l’inspiration

J’ai notamment été inspirée par les jolis dessins de @lalignecontinue, avec son style fin et élégant. Je me suis surprise à penser que j’aimais les scènes qu’elle dessinait ou les objets du quotidien. Pour moi, ces deux thèmes étaient empreints de clichés old school : un coucher de soleil à l’aquarelle (bof) ou une nature morte (pas sexy).

Les choses plus alambiquées me semblaient inatteignables pour des personnes n’ayant pas fait 10 ans d’académie (comme moi). Oui, j’ai pourtant fait quelques années mais tout comme l’université, l’académie est une institution avec ses règles, ses lois et ses modules de connaissance. Alors, comme pour la musique, on s’astreint à faire un vase, souvent le même. Avec un peu de fantaisie, on ajoute ensuite une pomme et pour un peu de folie, un bout de tissu. Vient ensuite le temps du portrait où on reproduit statues, mains ou nez en tout genre. Alors oui, ces bases sont forcément nécessaires. Mais cela manquait pour moi de fantaisie et de perspectives (j’entends par là le nombre de styles différents de dessin qui peuvent exister, le nombre de sujets ou d’outils à utiliser). Et quand son voisin de chevalet dessine mieux que soi, on peut avoir tendance à renoncer à cette pratique.

Abandonner le dessin

Comme le dit Samantha Dion Baker dans son livre « Draw my day« , à 8 ans, on abandonne le dessin car notre copain a réalisé un plus joli dessin ou tout simplement car on a trouvé un nouveau centre d’intérêt. Une fois adulte, quand on veut « s’y remettre » comme on dit, on se rend compte qu’on dessine toujours comme cet enfant de 8 ans qu’on était, et ça nous paralyse. Pire, on relègue au fond d’un tiroir crayons et gouaches qui nous animaient tant auparavant.

Une intention consciente

Dans le livre Draw your day, je n’ai pas trouvé un livre pour apprendre pas à pas mais plutôt une intention consciente du dessin qui s’apparente presqu’à une philosophie. Et ça m’a plu. Énormément. Car le quotidien est rempli de petites choses fascinantes et ne manque pas d’idées à mettre sur papier. Le tout est d’oser : se lancer dans une création (texte, dessin,…) est une chose compliquée car on intellectualise l’acte et qu’on a des attentes par rapport à celui-ci. Est-ce que ce sera montrable ? Peut-être même instagramable ? Mais et si on s’en foutait ? La liberté de montrer ou non son « œuvre » ne dépend finalement que de nous. L’important étant le plaisir que cela nous aura procuré à un moment donné de notre journée. Alors osons, non ?

S’affranchir du risque

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