Amours solitaires est la compilation de 285 messages d’amour échangés sur la toile. Envoyés de manière anonyme sur le site éponyme, ils ont été compilés, tissés et agencés par l’auteure pour ne faire plus qu’un. Pari osé que relève subtilement Morgane Ortin.

Amours solitaires – Morgane Ortin

Amours solitaires, l’histoire

L’histoire met en scène deux personnages qui se sont aimés. Elle est partie alors qu’il l’aimait plus que tout. Elle l’aimait également mais elle chérissait sa liberté par-dessus tout. Quand elle revient deux ans plus tard, ils s’interrogent sur leur rupture et sur la nature d’une éventuelle relation future. Mais une histoire d’amour peut-elle renaître de ses cendres ? Peut-on aimer et surtout faire confiance à nouveau ?

Mon avis sur ce livre :

« Dans le temps », on écrivait de longues lettres à la personne aimée. On choisissait son plus beau stylo et d’une écriture appliquée, on traçait sur le papier des mots doux et sucrés. On attendait ensuite, le cœur battant, qu’une réponse nous parvienne. En 2020 rien n’a changé. Ou si peu. On s’applique toujours autant à écrire de jolis mots. Et même si la calligraphie s’est standardisée, on attend toujours, les mains tremblantes, que le son d’une notification nous apporte les nouvelles qu’on espère tant.

Ni sensationnelle, ni incroyable, cette histoire contient finalement en son sein un peu de chacun d’entre nous. C’est cette inscription dans l’ordinaire des choses qui touche et qui émeut. On se voit dans l’attente, dans le désir, la colère, la tirade amoureuse ou la déception. On s’incarne dans ces deux personnages qui se cherchent, s’assemblent et se fuient. Il y a ensuite les excuses, les regrets et puis cet amour incandescent qui brûle les mains et le corps, et la langue et les yeux.

Intriguée au départ par la construction de ce roman, j’ai enchaîné rapidement les pages, rythmées par les jours et dates de réception/envoi des messages. En proposant ce format « sms », l’auteure place son lecteur en « voyeur » des échanges car on a vraiment l’impression de lire cette conversation par-dessus l’épaule des personnages. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, ce livre, plus original dans la forme que dans le fond, n’est pas désagréable pour autant.