L’art d’écouter les battements de cœur est un roman qu’on savoure page après page. Il faut se freiner pour en profiter, pour ne pas l’avaler d’un coup tellement c’est beau, tellement c’est bon.

L’art d’écouter les battements de cœur, l’histoire
Le père de Julia a disparu dans la nature, du jour au lendemain. On retrouve sans difficulté les dernières choses qu’il a faites (taxi, avion, hôtel…) et puis… rien. Le néant. Il s’est échappé du monde, évanoui. Julia découvre alors une vieille lettre et prend conscience qu’elle ne connaît rien de la jeunesse de son père. Elle part alors à sa recherche et se rend en Birmanie, là où on perd totalement sa trace. Elle y fait la connaissance de U Ba qui lui raconte l’histoire d’un homme qu’elle pensait connaître. Une histoire de battements de cœur, une histoire d’amour, une histoire où voir, c’est croire. Mais qu’a-t-elle crû, elle, pendant toutes ces années ? Loin de chez elle, mais au plus près de son père, elle se laisse envoûter par les paroles du vieil homme qui lui font remonter le temps. Car nos parents aussi ont eu une jeunesse.
Croyez-vous en l’amour ? Bien entendu, je ne fais pas référence à ces explosions de passion qui nous poussent à dire et faire des choses que nous regrettons ensuite, qui nous amènent à croire que nous ne pouvons pas vivre sans telle personne, et que la simple idée de la perdre nous laisse tremblants d’angoisse – un sentiment qui nous appauvrit plus qu’il ne nous enrichit puisque nous brûlons de posséder ce qui nous échappe, de nous raccrocher à ce qui se dérobe.
Mon avis sur ce livre
On ne peut pas vraiment dire que je sois une grande amatrice de roman « feel good ». J’ai besoin d’une dose de drame afin de relier le roman à la réalité. Trop cynique peut-être. Il n’empêche que ces romans me font souvent l’effet de « vite lus, vite oubliés ». Et pourtant. J’avais acheté L’art d’écouter les battements de cœur, succombant aux nombreux commentaires positifs et au macaron « Sélection prix des lecteurs ». Et en ces temps sombres, le feel good ne peut finalement faire de tort à personne. Suspendue aux mots de U Ba, je me suis plongée dans ce livre à l’écriture fluide. Un conte moderne qui laisse place aux émotions, sans tomber pour autant dans un sentimentalisme dégoulinant de sucre, comme une barbe à papa qui fondrait au soleil.