Une histoire de harcèlement. Une ambiance qui dérange. Un sentiment de déjà vécu. Dans les yeux rouges, Myriam Leroy nous livre une partie d’elle-même.

Les yeux rouges – Myriam Leroy

Les yeux rouges, l’histoire

Enchanté, il l’est. Flatté également. C’est un honneur de parler à une femme comme elle. Elle qui l’envoûte chaque fois qu’elle présente une chronique à la radio. Elle, si intelligente, si douce, si cynique parfois. Oh oui, il aime son esprit, puis il y a son humour aussi. Oui, il la connaît bien. Se dérangerait-elle pour un café avec lui ?

Un admirateur parmi des dizaines. Au début, rien ne l’alerte. Peut-être est-il un peu plus lourd. Un peu prétentieux. On connaît tous très certainement ce genre de personnage grâce à/ à cause de notre grand et beau réseau d’amis de la planète facebook. Ce genre de boulet qui nous a ajouté, on ne sait pas trop pourquoi et qu’on a accepté – on ne sait pas trop pourquoi non plus. Après plusieurs « salut ça va » auxquels on ne répond qu’à moitié, on supprime cet ami et on tue ainsi dans l’œuf toute relation potentielle. Sauf que parfois, cela tourne mal.

Mon avis sur ce livre

J’ai découvert Myriam Leroy avec son livre Ariane, qui m’avait bouleversée. À travers Les yeux rouges, elle raconte ici sa propre descente aux enfers. Parce qu’elle l’a retiré de ses amis, il est passé de l’admirateur au hater. Ça a commencé par de petites piques pour finir par des articles entiers où son nom est traîné dans la boue. Il l’écorche petit à petit sur la scène publique, encensé par sa communauté de followers qui s’amusent de ses blagues insultantes et misogynes. Elle, elle n’a que ses yeux pour pleurer lorsqu’elle lit ces inepties tandis que « x » lolle, qu’ « y » like et que « z » est Xptdr…

Les yeux rouges, c’est le témoignage romancé d’une histoire de harcèlement comme il en existe malheureusement tant. Il y a cette phrase qui dit : « vous vous rappelez de cette époque, avant internet, où on pensait que toute cette stupidité collective était due à un manque d’accès à l’information? Ben c’était pas ça… ». À l’heure d’internet, c’est plutôt l’inverse qui se passe. Souvent sous couvert d’anonymat, tout qui a un ordinateur et une connection internet peut/se permet de commenter n’importe quel contenu ou sujet. Chacun y va de sa petite réponse formatée pour donner son opinion, souvent le reflet d’un esprit inexistant, invoquant à tort et à travers notre très chère liberté d’expression.

Pour Myriam Leroy, l’histoire ne s’arrête pas là. Après plusieurs plaintes déposées, le cyberharceleur a été renvoyé en correctionnelle. Affaire à suivre donc.

À lire aussi sur lananaselivre :