Un roman noir à l’univers noir et déroutant tant la violence côtoie le quotidien. Une lecture pourtant en demi teinte.

L’été des charognes – Simon Johannin

Pedra il était à côté et il s’est retourné quand il a entendu les os du type craquer sous la marche arrière du poids lourd. Je lui ai demandé s’il avait eu mal l’autre par terre, mais il m’a dit qu’il était tellement loin qu’il s’était rendu compte de rien, ses yeux se sont même pas ouverts quand le camion lui a roulé dessus. Il nous a dit comme ça qu’il en avait connu plein des gens morts sous le poids du monde. Ca m’a fait rire dans ma tête qu’il sorte de jolies phrases pour une mort aussi pourrie.

Mon avis sur ce livre

L’été des charognes… ou les charognes car finalement, il n’y a pas vraiment d’incidence ici à échanger les termes. Dans l’été des charognes, l’auteur nous offre 140 pages de noirceur absolue, de cadavres qui dégueulent d’asticots et qui explosent au soleil, d’animaux abattus, de gens qui crachent, d’odeur de terre humide et de mort.

Pas d’enfance, pas de futur, pas de vie. On vit au rythme de la débauche, un peu hors du monde et de la loi avec la misère pour toute compagnie. « C’est un pays d’ogres et d’animaux errants, un monde organique fait de pluie et de graisse, de terre et d’os, où se répandent les fluides des corps vivants et ceux des bestioles mortes. Même le ramassage scolaire ressemble au passage des équarisseurs. » (Babelio).

Que penser de cette lecture ? Moi qui d’ordinaire aime – adore – ce genre de littérature, j’ai trouvé que c’était… trop. Je pense qu’il peut y avoir de la finesse ou de l’élégance dans le langage brut mais ici les mots s’enchaînent, souvent les mêmes, pour raconter on ne sait trop quoi finalement puisqu’après avoir lu 15 pages, ça ne peut se terminer « que comme ça ».

Bref, je ne suis pas rentrée dans cet univers qui, par deux trois références, nous situe en France à notre époque. Pour ce que ça apporte, j’aurais peut-être préféré n’en avoir aucune notion. La lecture est passée, me laissant sur le carreau avec un bilan très mitigé de celle-ci.

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