Je n’ai jamais aimé les ours. D’aussi loin que je me souvienne, ils m’ont toujours effrayée, revenant régulièrement dans mes cauchemars. Ma peur s’est encore accrue lorsque j’ai vu le reportage Grizzly Man, il y a de cela quelques années maintenant (ceux qui l’ont vu me comprendront !). Quoiqu’il en soit, je n’avais pas vraiment pris garde à la couverture de ce livre avant de l’entamer et heureusement, car je ne l’aurais peut-être jamais acheté !

Terres fauves – Patrice Gain

Terres fauves, l’histoire

Je n’aime par les carrefours. Ces routes qui se croisent et se ressemblent tant. Leur antagonisme m’oppresse. Je préfère les longues lignes droites. J’aime quand le temps passe sans faire de vagues.

David McCae, écrivain, est chargé de relater les Mémoires du gouverneur de l’état de New-York. Dans le cadre de cette mission, il est amené à rencontrer un ancien ami de ce dernier. Dick Carlon, figure illustre de l’alpinisme et de la conquête des sommets, est depuis lors dans le top 10 des personnalités préférées des Américains. Il constitue donc un atout important pour la campagne de réélection du gouverneur.

David, citadin blasé, part à sa rencontre en Alaska. Afin d’être au calme, Dick lui fait découvrir son lodge, dans un coin retiré du monde et bien connu pour la chasse à l’ours. Les soirées s’enchaînent mais David se rend rapidement compte d’incohérences dans le discours de Dick, dont il fait part à son éditeur. Soudain, l’univers qui l’entoure se réveille et le calme devient hostile, sauvage. Loin de tout, David ne peut compter que sur lui-même lorsque le vent tourne et se battre pour survivre. Lui, l’écrivain, deviendra le personnage principal de l’histoire qu’il racontait jusqu’alors.

J’ai lu quelque part « tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Quelle connerie. Il n’y a rien de plus mensonger. Le mec qui a écrit ça devait s’appuyer sur son expérience d’apprentissage de la bicyclette. Ce qui ne te tue pas te renvoie dans l’existence hagard, affaibli, amoindri, pétri de peurs, de doutes, conscient de la fragilité de la vie et de son altération seconde après seconde. Je lui aurais volontiers cassé la gueule pour voir quels bénéfices il en aurait tiré.

Mon avis sur ce livre

David est un personnage peu charismatique auquel on finit pourtant par s’attacher. Ce trentenaire de la ville doit se battre pour survivre et révèle petit à petit un caractère insoupçonné. Les personnages qu’il rencontre sur sa route sont caricaturaux, on s’en fait vite une image et… ça fonctionne. En 250 pages, on vit une réelle aventure, on monte rapidement en puissance et on est tenu en haleine jusqu’à la fin. Malgré ma phobie des ours, j’ai bien aimé cette lecture qui ne m’aurait peut-être pas séduite de prime abord. Je conseille ce livre à celles et ceux qui aiment l’ambiance des polars sans avoir à déguster une brique.

Grizzly Man – Closing song