Trois femmes se retrouvent en prison. Alors que tout semble les séparer, une relation s’établit entre elles à travers les livres et l’écriture. Une manière de se raconter et d’adoucir un peu la peine qui les enferme dans cet endroit pour de nombreuses années encore.

Contre nature, l’histoire
Lorsque viendra le printemps,
si je suis déjà mort,
les fleurs fleuriront de la même manière
et les arbres ne seront pas moins verts qu’au
printemps passé.
La réalité n’a pas besoin de moi.
Fernando Pessoa.
Elles sont trois. Trois femmes qui ont commis l’innommable. Elles, ce sont Pascale, Vanessa et Leïla. Détruites par des hommes, elles se sentent en prison presqu’à l’abri. C’est en son sein qu’elles composent désormais douloureusement leur avenir. Une sorte de rédemption mais aussi de résilience. Pour garder le cap, chacune encaisse les coups à sa manière. Il y a celle qui préfère s’ignorer, espérant ainsi disparaître aux yeux de toutes. Il y a celle qui mène la danse, cheffe d’orchestre d’une bande de louves désespérées. Puis il y a Leïla, l’amoureuse des livres. La bibliothèque de la prison lui permet de respirer et de s’échapper à sa manière. Elle conseille les autres femmes sur des lectures qui pourraient leur correspondre, nouant ainsi avec certaines une complicité toute relative. Un jour, on leur propose un projet d’écriture : écrire ce qui les a menées à cette case irrémédiable. En se racontant, elles exorciseront peu à peu la terreur qui noue leurs entrailles. Du fond de leurs cellules, Pascale, Vanessa et Leïla vont se soutenir prudemment. Et du fond de leurs cellules va naître un minuscule espoir, celui d’avancer un peu plus vite jusqu’à demain.
Mon avis sur ce livre
Contre nature raconte l’histoire de femmes qui tuent. Portraits glaçants de celles qui se débattent avec leur histoires personnelles pour s’en sortir, vivante mais à quel prix ? J’ai bien aimé deux tiers du bouquin mais j’ai été dérangée par le dernier qui fait référence à une actualité plutôt sordide. Je n’ai pas réussi à me détacher de ce que j’avais vu dans les médias et, bien que j’aie souffert avec Pascale – autant qu’avec les autres – je me suis cependant sentie « à distance », la réalité resurgissant et me donnant une impression bien plus nette que celle de mon imagination. Dommage de ne pas avoir su m’en départir car mon sentiment final est assez mitigé, bien mais sans plus.