Sur la guerre mondiale, il y a des dizaines d’écrits. Un événement qui choque et qui fascine, un fait qu’on aimerait comprendre sans pourtant pouvoir l’expliquer. « La plus précieuse des marchandises » apporte un autre regard sur ce fait historique, un conte aussi réel que moderne.

La plus précieuse des marchandises, l’histoire
Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron.
Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons…
Pauvre bûcheron et pauvre bûcheronne sont deux âmes en peine qui habitent au plus profond des bois. Jour après jour, ils répètent inlassablement les mêmes tâches. Un travail abrutissant pour lui, des travaux ménagers harassants pour elle. La vie s’écoule ainsi pour ces pauvres bougres, sans joie ni fioriture. Les seuls bonheurs qui l’habitent elle sont les passages du train, qui traverse rapidement la forêt une fois par jour. Elle imagine les wagons qui défilent sous ses yeux remplis de nourriture et de marchandises, coffres aux multiples trésors sur rails.
Un matin enneigé, alors qu’elle se précipite une fois n’est pas coutume au-devant de son spectacle quotidien, le train laisse échapper un paquet emmailloté dans un châle aux fils d’or. Ce que pauvre bûcheron lui avait toujours refusé, le dieu du train lui a donné. Pauvre bûcheronne chérira alors ce don du ciel, brève lueur d’espoir dans une vie bien misérable.
Mon avis sur ce livre
Jean-Claude Grumberg nous emporte dans son livre nous raconte une histoire, comme lorsqu’on était petit. À ce détail près que cette histoire retrace ici l’un des événements les plus traumatisants du XXe siècle. L’auteur plante le décors dans son univers glacial auprès de personnages qui, sans être personne, sont un peu tout le monde, transformant ainsi le particulier en universel.
« La plus précieuse des marchandises » se lit comme un conte moderne où l’on tourne les pages en redoutant le pire, espérant le meilleur. Ce point de vue original fait de se livre une belle découverte, un livre qui « reste », savouré avec beaucoup de plaisir.