« J’essaie de retrouver ce jour où j’ai compris que quelque chose avait basculé et que le temps dorénavant nous serait compté ». L’histoire de la mémoire d’une vie toute en gratitude.

Les gratitudes, l’histoire
La vieillesse semble nous tomber dessus comme cela, du jour au lendemain. Un jour on est jeune, le lendemain on ne l’est plus. Un basculement qui nous fait peur, tout être humain que nous sommes. Car la finitude est la quête inévitable de la vie, notre but ultime.
Et puis il y a eu ce jour d’automne, que rien n’avait annoncé.
Avant, ça allait. Après, ça n’allait plus.
« Les gratitudes » raconte la fin de l’histoire de Michka, une vieille dame récemment entrée en maison de retraite. À travers les yeux de Marie, la petite fille qu’elle a autrefois recueillie et Jérôme, l’orthophoniste qui lui rend visite plusieurs fois par semaine, on découvre par petite touche le passé de cette femme, submergée par les années. Avec patience et exercices, Jérôme tente de rediscipliner les mots qui se chamboulent désormais dans la tête et la bouche de la vieille dame. Mais Michka préfère par dessus-tout l’interroger sur sa vie à lui, sans filtre ni préambule, comme si plus une minute n’était à perdre. Alors qu’une relation de confiance et de complicité se noue entre eux, elle se laissera aller elle aussi à quelques confidences, se confiant ainsi le grand regret de sa vie.
Mon avis sur ce livre
Delphine de Vigan a l’art d’écrire les émotions avec une évidence insolente. De sa dentelle fine, elle tisse les mots d’une manière juste et délicate qui ne manque pas de toucher le lecteur en plein cœur. Dans « Les gratitudes », elle alterne les points de vue qui reconstituent l’histoire de Michka, celle d’autrefois et celle de maintenant, décrivant à la perfection le passé de la vie qui s’écoule. Un très bel hommage en délicatesse à la vieillesse et à la mémoire.
Une fois de plus, cette auteure ne m’a pas déçue.