Bambi, 16 ans tout juste, piège les hommes et les dépouille, s’engouffrant dans une spirale infernale de violence et de noirceur.

Manger Bambi, l’histoire

Avec ses longues jambes et son joli minois, Bambi, 16 ans tout juste, racole des hommes via un site de sugar dating. Derrière des faux cils et un maquillage plaqué se cache une beauté empoisonnée dont l’unique objectif est de dépouiller ces porcs, sans âme ni retenue. De plans ratés en catastrophes, elle rebondit et conserve toute sa hargne qu’elle crache au monde tel un venin sans fin, serrant dans ses poings un précieux Sig Sauer, seul héritage paternel. Accompagnée de ses acolytes, elle imagine mille stratagèmes, prend ce qu’on ne lui donne pas et rend chaque coup au centuple dans une terrible fureur de vivre.

La discussion s’engage comme ça, autour de la photographie et de la peau de Bambi qui prend si bien la lumière. Or Bambi le sait parfaitement, le plâtras dont elle est enduite ne laisse pas passer la lumière, ni même la peau ; son visage cache son visage et là où elle est, il fait noir, il n’y a rien à voir.

Mon avis sur ce livre

Avec « Manger Bambi », Caroline de Mulder livre un portrait féroce et marginal de la redoutable Bambi. Jeune et jolie délinquante dans un milieu social précaire, elle n’a que la violence pour briller. Plus bourreau que victime, sans larmes ni remords, sa seule faiblesse est sa mère qu’elle protège quoi qu’il puisse lui en coûte. L’écriture âpre et rugueuse de l’auteure porte et transcrit à merveille cette réalité plus que glaçante. Une lecture noire et clivante qui a le mérite de ne pas laisser indifférent.