Dans ce monde de la fin des temps, des hommes n’ont plus comme valeur que leur force de travail. Quand les jours se répètent, inlassablement identiques aux précédents, quel sens a encore la vie ?

Dernières fleurs avant la fin du monde, l’histoire
À ceux qui en silence, humblement, vont à contre-courant.
Albert est journalier. Chaque jour, il se rend aux baraquements où on lui remet une petite boîte métallique remplie de poudre d’or. Chef du secteur 2, lui et ses hommes s’appliquent invariablement à badigeonner la poudre sur les arbres fruitiers afin de participer activement au cycle de leur vie. Dans ce monde stérile, l’existence des hommes se résume à leur force de travail qu’ils troqueront en fin de journée contre quelques pommes de terre. Un repas qui les aidera à survivre jusqu’au lendemain. Pour ensuite tout répéter une fois encore.
Lorsque la rumeur que les champs de pommes de terre d’un autre secteur crèvent sous les assauts du mildiou et que de nouveaux travailleurs bradant leurs bras vont envahir les rangs, le frêle équilibre des jours se rompt. La colère bouillonne, silencieuse et les actes de rébellion se multiplient.
Dans ce chaos ambiant, Albert est sommé de se rendre chez le Duc. Si personne ne revient jamais de là-bas, lui se voit mû d’une étrange mission. Alors qu’au dehors les combats font rage, il profite d’une parenthèse à l’écart du monde en compagnie d’une créature aussi douce qu’étrange. Pour lui, rien n’aura plus d’importance qu’Apolline et sa lueur d’innocence.
Mon avis sur ce livre
Nicolas Cartelet parvient en 182 pages à créer un univers profond et sinistre. Proche de la fin des temps, il nous plonge dans un monde où la Nature a définitivement tourné le dos aux hommes. Entre quête de soi et nostalgie d’un temps révolu, ce conte moderne fait particulièrement résonnance aux problématiques d’aujourd’hui. Un court roman que j’ai beaucoup apprécié.